Je viens d’apprendre, comme tous les spectateurs du monde entier, le décès de l’artiste et j’en éprouve une certaine mélancolie.
Je cherche à comprendre d’où me vient ce sentiment de vague tristesse que je n’arrive pas à maîtriser. Certes, sans m’assimiler à ses fans, j’avais une très grande admiration, non pour la musique pop qu’il incarnait et qui me dépasse, mais pour son immense talent de danseur de comédien et de chanteur.
En le regardant jouer, une question récurrente me venait alors à l’esprit : Pourquoi, pourquoi cette métamorphose d’un corps noir en corps blanc ?
Je n’ai jamais eu de réponse à cette question. C’était, j’imagine son jardin secret tout comme le monde magique des enfants en était un autre.
Quelles tortures morales l’ont-elles poussé à accepter les souffrances physiques qu’il s’était imposées, au point de devoir les atténuer au prix de cette mort brutale ?
Je dirais qu’il est mort, bien jeune encore, victime de l’esclavage d’un corps qu’il rejetait, qu’il n’admettait plus tel que son héritage génétique lui avait légué.
Pourtant, enfant, on l’aimait déjà pour son talent naissant son extraordinaire dynamisme, sa frimousse noir si expressive.
Plus tard, bel adolescent noir, il faisait déjà tourner les têtes de millions de jeunes qui auraient voulu lui ressembler.
Au fur et à mesure des années il s’est imposé par un talent qui lui valut un succès grandissant, considérable, immense, unique.
Il emporte son secret avec lui mais en revoyant certaines de ses images elles m’apparaissent telles celles d’un pauvre petit Bambi qui laisse échapper quelques larmes de ses yeux tristes.
C’est certainement de cette façon de le voir que provient ma réelle mélancolie.
=°=°=°==°=°=°==°=°=°=
Les Africains noirs avec lesquels j’ai partagé tant d’années de ma vie, disent en lieu d’oraison funèbre : « Dieu a donné, Dieu a repris, que la terre te soit légère ! »
Je me joins à eux et j’ajoute : va, Michael, va rejoindre le monde candide et enchanteur dont tu as été privé dans ta petite enfance au profit de ton prodigieux talent. Va, Bambi, dans ce royaume de félicité où les cœurs sont tous semblables et ne peinent jamais !