La France est en pleine effervescence. La France tempête. La France manifeste. La France est en grève. La France revendique. La France est vilipendée à l’étranger.
Pour quoi ? Pour faire entendre sa voix qui plaide en faveur de ses seniors.
Jusqu’où va-t-elle aller cette voix ? C’est néanmoins la question que l’on se pose. C’est ce sentiment d’incertitude, d’impuissance parmi ceux qui n’ont plus de voix qui inquiète et c’est le stress, l’angoisse si néfastes aux personnes âgées.
Pour leur remonter le moral, j’aimerais leur raconter l’histoire d’une petite mamie, française depuis… des siècles et des siècles, qui a travaillé et cotisé à l’étranger pour la retraite de ce pays d’adoption, durant des décennies. Puis vint la révolution et c’est le retour en France.
Les cinq premières années, notre mamie touche régulièrement la petite retraite en question. Souvent avec un trimestre de retard, mais néanmoins, elle la perçoit. Puis, sans en être avertie, sans la moindre raison, le pays concerné cesse tout versement. Je précise qu’il s’agit d’un petit pays riche, convoité de toutes parts.
Alors, commence le combat de ma petite mamie : elle écrit. Même sans trembler. Elle récapitule sa situation. Elle relance. Encore et encore. On ne lui répond pas. Un jour, grâce à une information d’une employée de l’organisme dont il s’agit, elle apprend que son dossier est aux archives avec la mention « Décédée ». Aussitôt, elle réagit en adressant un certificat de vie avec, à l’appui, un extrait de naissance où aucune mention de décès n’est portée.
Il est vrai qu’elle a l’outrecuidance de fêter son 89ème anniversaire. Trop, c’est trop ! Et même, elle est en parfaite santé ! Et même, elle a une mémoire remarquable ! Et même, elle utilise l’informatique !
Pourtant, là où le bât blesse chez ma petite mamie, c’est qu’elle n’a plus de voix. On ne l’entend plus. Elle essaye bien d’élever le ton mais on lui oppose la sourde oreille !
Si je vous raconte l’histoire navrante de cette petite mamie, c’est aussi afin de délivrer objectivement un satisfecit à la France à propos de la retraite établie : elle est d’une ponctualité remarquable quant à ses prestations.
Rendons à César ce qui est à César !