Mon propos n’est pas destiné aux jeunes enfants mais aux adultes.
En effet, en surfant sur un forum littéraire j’ai été totalement abasourdie de voir que certains « passionnés de lecture » pouvaient lire jusque trois ou quatre livres par semaine. Pour moi qui lis si lentement, à peine un livre par mois, je me suis demandé comment un tel record pouvait être possible.
J’en étais là de mes interrogations quand, tout dernièrement, au cours d’une émission télévisée, une chroniqueuse littéraire expliquait la façon dont elle devait lire pour absorber tous les livres soumis à son appréciation.
Sa méthode consistait à lire « en diagonale » c’est-à-dire rapidement du premier mot de la page au dernier, en ne retenant que l’essentiel. C’est de cet amalgame de raccourcis que sortait le synopsis du livre ainsi lu et l’analyse de sa chronique.
J’ajoute que, probablement encore pour des impératifs professionnels, le débit de sa voix était si rapide qu’il me fallait faire un gros effort d’attention pour suivre ses explications.
Après cette émission qui m’avait laissée perplexe, je me suis procurée le livre qui avait servi aux commentaires de son contenu.
J’avoue lire très lentement. Est-ce une qualité ? Est-ce un défaut ? Je pense que professionnellement j’aurais eu peu de chances d’intéresser un employeur.
Par contre, je me suis rendu compte que le livre que j’avais acheté était très éloigné de l’analyse qui en avait été faite au cours de l’émission en question.
Pourquoi ?
Tout d’abord, je remarquai que le titre était suivi d’un point d’exclamation et ce point seul changeait totalement la pensée majeure de l’auteur, ce dont la chroniqueuse avait négligé de parler.
La ponctuation dans un texte est, selon moi, si importante qu’elle peut altérer du tout au tout le propos de l’auteur comme dans l’exemple dont je fais état.
Par ailleurs, lorsque je lis, j’aime m’attarder sur le style, sur une expression, sur une description, sur un mot particulièrement choisi, sur une ambiance qui m’enchante, sur des faits qui m’instruisent.
C’est pour toutes ces raisons que je lis très lentement et chaque livre m’apporte sa part de bonheur, de réflexion, d’évasion et toujours de culture.
Malheureusement, notre époque de mondialisation est si vertigineuse qu’il n’y a plus de place ni de temps pour toutes ces considérations devenues quasi obsolètes. Il faut être « speed » même pour disséquer un livre, d’où sa lecture en « diagonale », soit superficiellement, au risque de tronquer la pensée de l’auteur !